RACONTE MOI UN PROVERBE - ANDRE ZE JAM

Pour ce spectacle, nous commençons par interroger le public sur le sens d'un proverbe ou d'une expression courante, exemple : « le chat parti les souris dansent »,

« avoir les yeux plus gros que le ventre », « être au bout du rouleau », « retourner sa veste ». Qu'est-ce que ça veut dire ? A quelle occasion le dit-on ?
Après cet échange, où l'idéal serait qu'on se trompe le plus possible, puisqu'ici les erreurs sur le sens nourrissent l'imaginaire, nous terminons notre discussion par une histoire qui illustre, explique (tout en éveillant l'esprit sur le sens caché des mots) le secret des expressions.
Les enfants ont parfois une compréhension « originale » des proverbes et expressions. Ils expriment par là déjà leur propre poésie. Cette conversation avant le conte proprement dit nous permet d'apprendre les uns des autres.

Exemple :
Un proverbe africain dit : « Un seul doigt ne peut pas porter un caillou. » Qu'est-ce que ça veut dire ? Les enfants répondent : « Si le caillou est lourd, un doigt ne peut pas le porter. Il vaut mieux se servir de toute la main. » Un autre répond : « Si c'est un rocher, on n'aura besoin des autres. » On finit par penser que ce proverbe veut dire qu'on a toujours besoin de l'aide des autres. C'est une interprétation valable, même si elle n'est pas totalement exacte.

Voici l'histoire qui illustre le proverbe.
Un vieil homme sentant sa fin proche, fit venir ses trois fils. Au premier, il tendit un petit bâton et lui demanda de le briser. Le premier fils brisa le premier petit bâton.
Au deuxième fils, il tendit deux petits bâtons liés et lui demanda de les briser. Le deuxième fils, avec peine, brisa les deux petits bâtons.
Au troisième fils, le père tendit un fagot de petits bâtons liés, et lui demanda de les briser tous ensemble, ce qu'il ne put faire. Aucun des trois fils ne put briser le fagot de petits bâtons. Alors le père reprit la parole et enseigna : « Un doigt ne peut pas ramasser un caillou. Un doigt ne peut pas faire un nœud. Solidaires et unis, vous serez forts comme l'union fait la force. »
C'est depuis ce temps-là que l'on sait !
Les autres histoires proposées, entre autres : « L'œil de l'éléphant », « Le mariage du hérisson », sont des sortes de comptines proverbiales qui procèdent à l'envers, c'est-à-dire que c'est l'histoire racontée qui par sa conclusion nous propose une formule de sagesse. Exemple, pour l'œil de l'éléphant : « Quand on cherche quelque chose, il ne faut pas s'énerver. »